Textes : Extraits de Héros-Limite de Ghérasim Lucas
Par Laurent Vacher
« Il y a les poètes que l’on aime et il y a ceux qui nous accompagnent, des complices, qui petit à petit font partie de nous. Un peu impudiques, nous les emmenons partout, ils nous suivent ou nous poursuivent dans les recoins de vos sentiments cachés, témoins silencieux et pourtant ô combien bavards de nos douleurs et de nos chaleurs, dans cette irrésistible envie d’aimer et d’être aimé.
Machinalement la main glisse dans une poche, dans un cartable, un sac et en ressort un livre, le cahier contenant le poème. Héros-Limite. Fort de cette complicité, on se laisse aller à la lecture du poème comme à une ivresse, à un plaisir intime. Se dévoiler, se dévêtir, la gêne ressentie...que l’on aime tant au fond ! Ce moment, un peu bègue, un peu tremblotant, et puis on éteint la lumière.
Donner à l’autre à entendre ses fragilités, ses pas hésitants, le temps allongé des mots qui ne veulent pas sortir. Les sentiments qui se compriment, le besoin de se dire tant et tant de choses. Que ma vie n’est qu’un fragment d’accident, d’incident, qu’il ne m’est jamais facile de vous parler. Nous sommes tous, à certains moments, les bègues de notre vie.
Ce complice intime et bavard à la fois est pour moi Ghérasim Luca. La fragilité de cette langue me bouleverse et m’a souvent paru être l’écho de ma propre déraison ». Laurent Vacher
Par Laurent Vacher
« Il y a les poètes que l’on aime et il y a ceux qui nous accompagnent, des complices, qui petit à petit font partie de nous. Un peu impudiques, nous les emmenons partout, ils nous suivent ou nous poursuivent dans les recoins de vos sentiments cachés, témoins silencieux et pourtant ô combien bavards de nos douleurs et de nos chaleurs, dans cette irrésistible envie d’aimer et d’être aimé.
Machinalement la main glisse dans une poche, dans un cartable, un sac et en ressort un livre, le cahier contenant le poème. Héros-Limite. Fort de cette complicité, on se laisse aller à la lecture du poème comme à une ivresse, à un plaisir intime. Se dévoiler, se dévêtir, la gêne ressentie...que l’on aime tant au fond ! Ce moment, un peu bègue, un peu tremblotant, et puis on éteint la lumière.
Donner à l’autre à entendre ses fragilités, ses pas hésitants, le temps allongé des mots qui ne veulent pas sortir. Les sentiments qui se compriment, le besoin de se dire tant et tant de choses. Que ma vie n’est qu’un fragment d’accident, d’incident, qu’il ne m’est jamais facile de vous parler. Nous sommes tous, à certains moments, les bègues de notre vie.
Ce complice intime et bavard à la fois est pour moi Ghérasim Luca. La fragilité de cette langue me bouleverse et m’a souvent paru être l’écho de ma propre déraison ». Laurent Vacher