Charlie Nelson

Carnets du sous-sol

Lecture
Samedi 31 juillet à 17h00
Au Pays de Vannes (34 bis rue de Wattignies)
Durée
1h
« L'homme du sous-sol est capable de rester silencieux quarante années durant, mais s'il sort de son trou il se déboutonne et alors il parle, il parle, il parle... »

« Les carnets du sous-sol, un texte relativement court de Dostoïevski relu pendant le confinement, a immédiatement éveillé l'intérêt du comédien "non essentiel" et empêché de travailler que je suis depuis plus d'un an.

Un petit fonctionnaire, s'étant retiré du travail et du monde dans son "sous-sol" après avoir reçu un petit héritage, se met un jour à écrire, à parler, et effectivement il parle beaucoup ! Il ne fait même que ça ! Et comme le titre l'évoque, sa parole nous vient des tréfonds obscurs et souterrains de "l'âme humaine" dont Dostoïevski fut l'un des premiers grands explorateurs (On sait que Freud en fut un fervent lecteur).

Cet homme "paradoxal" (comme le définit l'auteur) est dépressif, grotesque, dérisoire, pitoyable, drôle, sarcastique, pathétique, menteur, mais il est profondément bouleversant et il "pense", intensément, activement. Cette parole est furieusement théâtrale et il m'est apparu évident qu'elle appelle l'incarnation, la présence d'une voix et d'un corps qui la porte.

Mon travail consistera à élaborer une version pour une lecture d'environ une heure, donc élaguer, réduire, être au plus près de l'os en gardant juste ce qu'il faut de chair, pour incarner cette parole sans que le théâtre ne prenne le dessus, le personnage, si personnage il y a, devant se révéler de lui-même, comme une photo, à la fin du compte.  

Après plus d'une année de silence forcé ce "sous-sol" me paraît très pertinent pour retrouver l'audience d'un public qui nous aura tant manqué et à qui, j'ose le penser, nos activités "non essentielles" auront aussi manqué… Comme le faisait dire Shakespeare au Roi Lear : "le plus vil mendiant a besoin du superflu. N'accordez à la nature que ce dont nature a besoin et l'homme n'est plus qu'une brute ».

Charlie Nelson

L’artiste :
Charlie Nelson – Comédien
Depuis sa sortie du Conservatoire en 1978, il travaille principalement pour le théâtre public avec entre autres : Michel Hermon, Jean-Louis Hourdin , Lucas Hemleb, Marcel Bluwal, Jorge Lavelli, Georges Lavaudant, Jean-François Peyret, Christian Schiaretti, André Engel, Beno Besson, Philippe Adrien, Joël Pommerat, Michel Didym, Bruno Bayen, Laurence Février, Michel Raskine, le Cabaret Théâtre Dromesko, Stéphane Braunschweig, Michael Thaleimer (Combat de nègres et de chiens de Koltes, La Mission de Heiner Müller), Jean-Pierre Vincent (En attendant Godot, Le silence des communistes...), Alain Françon (Le temps et la chambre de B. Strauss) et avec Matthias Langhoff (pour huit spectacles, dont Le Roi Lear, Les trois Soeurs, L’inspecteur général, Hamlet...)...
Il participe régulièrement depuis sa création au festival « La mousson d’été » de Michel Didym.
Derniers spectacles joués :
Braise et Cendres d’après Blaise Cendrars, montage et mise en scène par Jacques Nichet au Festival d’Avignon 2016, Lucernaire du 16 janvier au 9 mars 2019 et tournée.
Au café Maupassant d’après Maupassant, mis en scène par Marie Louise Bondy-Bischopberger au théâtre du Poche-Montparnasse et tournée.
Douze hommes en colère mise en scène Charles Tordjmann au Théâtre Hébertot.
Il travaille aussi occasionnellement pour le cinéma, avec entre autres : René Allio, Daniel Auteuil (Marius), Philippe de Broca (Le Bossu), Catherine Corsini, Patrice Chéreau (La reine Margot), Philippe Labro (La crime), Patrice Leconte (L’homme du train), Volker Schlöndorf (Diplomatie), Coline Serreau, François Louis Tilly... Ainsi que pour la télévision (Un Village Français, Manon Vingt ans, L’âge de fer, Ainsi soit-il...) et la radio.